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Extrait Chapitre 3 : L'enragé

Chapitre 3 : L’enragé


      Alors le jeune Capulet pénétra discrètement dans la demeure de son oncle et rasa les murs, avançant furtivement jusqu’à la chambre de sa cousine.
       Il frappa contre le battant et attendit, mais personne ne répondit, elle n’était peut-être pas encore allée se coucher.

       Il était décidé à l’attendre mais de lourds pas retentirent soudain dans le couloir.
       Il avait conscience que cela ne se faisait pas de taper à la porte d’une dame à cette heure tardive même s’ils étaient parents.
       Alors ne voulant pas être la cible de commérages il poussa le bouton de la porte et s’engouffra rapidement dans la chambre de Juliette.

       Ses yeux se posèrent immédiatement sur le lit paré de draps de lit blanc nacré et de confortables oreillers assortis.
       Il eut l’image fugitive de Juliette étendue sur ce lit en chemise mais la chassa avant que sa propre image ne la lui retire.

       Il était proprement scandaleux d’avoir de telles pensées ! ! ! se rabroua-t-il.

       Depuis qu’il était entré il avait pensé la chambre vide mais il remarqua que les portes fenêtres du balcon étaient ouvertes, une légère brise faisait légèrement voler les rideaux.

       - ne jure pas du tout, où si tu le veux, jure par ton gracieux être qui est le dieu de mon idolâtrie et je te croirai.

       Dans ce murmure il reconnut immédiatement la douce voix de Juliette.

       - si l’amour profond de mon cœur...

       Cette fois ce fut le murmure de Roméo qui retentit à ses oreilles comme s’il l’avait hurlé.

       Il distingua la silhouette de Juliette penchée au balcon et de ce Roméo qui passait à peine la tête.

       La rage monta en Tybalt et son envie de tuer Roméo fut décuplée.
       Pourtant il n’alla pas pousser le mécréant du balcon, il se dissimula derrière les rideaux du balcon et attendit que ces deux jeunes cessent de poëter niaisement.

       Le cœur lourd comme du plomb, les lèvres et les dents serrées il dut endurer chaque mot, chaque déclaration énamourée.

       - si l’intention de ton amour est honorable, si ton but est le mariage...

       A ce mot prononcé par Juliette, Tybalt frémit d’horreur.
       Comme si ce baiser échangé et ces déclarations à l’eau de rose ne l’avaient pas déjà assez torturé.
       Un mariage entre Roméo et Juliette !
       L’idée l’enrageait, lui donnait encore plus envie de tuer ce freluquet, de lui faire regretter d’avoir osé ne serais-ce que poser les yeux sur Juliette.
       La souffrance qui l’animait décuplait sa haine qui le menait à la colère.
       Une voix intérieure lui fit judicieusement remarquer que la haine des Montague n’était pas la seule raison à sa colère.
       La jalousie le dévorait.
       Que cet homme soit un Montague ou non Tybalt lui aurait souhaité milles morts.
       
       Jaloux, car ce Montague lui volait sa Juliette et que lui il en avait le droit, si l’on passait outre la haine entre leurs deux familles.
       Contrairement à lui Roméo avait le droit de l’aimer et de la désirer, ce n’était pas contre nature, chaque baiser entre eux était permis.

       Quand il se fit la réflexion que cela faisait un moment qu’il n’avait plus entendu la voix de Roméo, Juliette lui apparut enfin, angélique dans sa chemise de nuit immaculée.
       Il s’arrêta un instant sur ses longs cheveux couleur châtaigne qui tombaient très bas dans son dos et donnaient à son visage un air innocent, sur ses yeux, subtil mélange de miel et caramel et son visage au teint porcelaine qui n’avait besoin de nul artifice pour être lumineux.

       Il resta immobile mais elle prit conscience de sa présence et commença à rougir en se demandant ce qu’il avait pu entendre.
       Elle s’étonna ensuite en voyant Tybalt si silencieux.

       - Tybalt... tenta-t-elle hésitante, tu as...

      - j’ai tout entendu, affirma-t-il, sa voix claquant dans l’air comme un coup de fouet.

      Il vit le regard terrorisé de Juliette tandis qu’elle reculait devant lui comme si elle craignait qu’il ne porte la main sur elle.
Ses sourcils blonds se froncèrent, il ne lui ferait jamais de mal, elle devrait le savoir.

      - je l’aime, dit-elle soudainement, entrant dans le vif du sujet.

      Le regard de Tybalt se glaça tandis que son cœur se fendait davantage, ces paroles d’amoureux avaient écorché son cœur.

      - c’est un Montague, tu n’en as pas le droit, fut tout ce qu’il réussit à dire, il avait comme une boule dans la gorge.

      - peu importe qu’il soit Montague ou Capulet, éluda-t-elle d’abord timidement.

      Tybalt allait répliquer mais soudain le regard de Juliette s’éclaira et elle ajouta :

      - et de toutes façons si je ne dois pas épouser un Montague mon choix est plutôt restreint... je ne veux pas de ce Paris, ni même du Prince lui-même et je ne pourrais jamais épouser un Capulet, réfléchis, cousin !

      A ces derniers mots les yeux de Tybalt s’embuèrent et Juliette ouvrit de grands yeux étonnés.

      Elle n’avait jamais vu de larmes dans les yeux de son cousin même lorsqu’il était enfant.

      Mais elle n’eut pas le temps de se demander la cause de ces larmes que le jeune homme s’était déjà reprit.
      Les larmes étaient une marque de faiblesse comme le lui avait apprit son père.

      - il est hors de question que tu épouses ce Montague ! Lui signala-t-il avec fureur. 

      Rien que d’y penser, rien que d’imaginer Juliette avec ce Roméo il avait des envies de meurtre.

      Juliette secoua la tête en soupirant.

      - Tybalt, je t’en prie, essaye de comprendre...

      Elle plongea son regard caramel dans celui chocolat de Tybalt et tenta de lui expliquer :

      - l’on ne choisit pas de qui l’on tombe amoureux...

      Ça, il en était pleinement conscient, il l’avait même apprit à ses dépends en tombant désespérément amoureux de sa propre cousine.

      - je t’interdis de le revoir.

      La sentence de Tybalt tomba et il vit la révolte dans les yeux de sa belle, une colère dirigée contre lui.
      Cela lui faisait mal au cœur d’être si dur avec elle mais si jamais elle épousait ce Roméo il savait qu’il en mourrait.
      Il hurlerait à la mort jusqu’à ne plus avoir de voix puis il se jetterait du haut d’un balcon ou même de son poignard il percerait son cœur endommagé, son cœur qui était brisé...

      - je ferais ce que je veux Tybalt ! S’exclama-t-elle, furieuse qu’il ose lui interdire quoi que ce soit.

      C’est ma vie ! Pas la tienne, je l’aime et si lui aussi demain nous serons mariés.

      Il faillit tomber à genoux et la supplier de n’en rien faire, de rester près de lui et d’oublier à jamais le nom de Roméo mais sa fierté le retint de justesse avant qu’il ne se ridiculise.

      - je vais le dire à ton père, ainsi tu ne pourras pas espérer quitter cette maison avant longtemps.

      Tybalt avait dit ça sans même soupçonner la réaction qu’allait susciter sa menace.

      Il vit de la pure terreur dans les yeux de sa Juliette et elle se mit à trembler, il le sentit car elle lui avait prit le bras en le regardant avec désespoir.

      Il s’était figé, bouleversé.

      - non, Tybalt... je t’en supplie ne fait pas ça...

      Elle serrait son bras en le fixant de ses yeux terrifiés et il pouvait voir sa poitrine se soulever avec rapidité.

      Les sourcils de Tybalt étaient froncés comme jamais, il se sentait plus que coupable d’avoir fait naître pareille terreur chez la femme qu’il aimait.
      Mais il avait du mal à croire que le fait qu’il la dénonce à son père la terrifie autant.

      A moins que...

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